9. Voyage et foi

Le 8 octobre, nous avons pris un " Chicken Bus " pour nous rendre de Kigali à Kampala en Uganda. " Chicken Bus " signifie : bus surpeuplé d'humains, de volailles et de sacs de manioc ! Ce fut là le début d'un voyage complètement fou, à 100 km heure sur des routes " pas possibles " avec piétons et chèvres sur les bas-côtés. Le chauffeur, ou plutôt le chauffard, tenait d'une main le volant et de l'autre le klaxon ! tout en coupant les virages masqués. Par chance, nous étions partis sans boire ni manger et de plus sans pique-nique, car ce bus un peu fou, en dehors d'une multitude d'arrêts éclairs souvent en rase campagne, pour " éjecter " ou " aspirer" un ou deux passagers, ne s'est vraiment arrêté qu'une fois dix minutes pour faire le plein ; seuls les hommes ont trouvé leur bonheur dans une ruine à côté de la pompe à essence pour faire le vide !

Cliquez sur les photos pour les agrandir et, pour les fermer cliquez sur la petite croix en bas à droite...

V 00654 fpV 01851 fpV 01852 fpV 01857 fpV 01862 fpV 00654 fp

 

 

 

Dûment avertis, nous avons par la suite effectué chaque voyage en bus en étant pratiquement à jeun . Dans le courant de la journée nous essayions d'acheter un coca que nous buvions avec beaucoup de respect !

Tout en visitant l'œuvre d'AE dans les pays traversés, nous avions pour mission de rallier les chutes Victoria pour le 10 novembre, où nous avions réservé un billet d'avion le 13 pour nous rendre à Pietermaritzburg en Afrique du Sud.

Les trajets en avion auraient été beaucoup trop onéreux. Nous avons payé environ Fr.30 à Fr.40 suisses pour passer d'une capitale à l'autre (entre 600 et 1'000 km chaque fois) alors que l'avion aurait coûté Fr.400 à Fr..500 pour chaque parcours Nous avons passé en moyenne une dizaine de jours dans chaque pays en vivant toujours dans des familles africaines d'AE.

Par ailleurs, les voyages en bus et en train sont de loin le meilleur moyen pour découvrir un pays et entrer en contact avec la population, toujours étonnée de voir des blancs partager leurs conditions précaires. Nous avons une fois effectué 200 km à 24 personnes dans un bus VW, y compris bien sûr les bagages !

J'ai intitulé ce chapitre voyage et foi car, à partir de Kigali, nous n'avions que des numéros de téléphone comme seul point de contact. Au mois de septembre en Afrique du Sud, j'avais rencontré les leaders de chaque pays et leur avait annoncé une probable visite. Cependant, je l'avais fait en anglais !!!

De plus, sauf une fois, après dix à quinze heures de bus ou de train, nous sommes toujours arrivés de nuit dans d'immenses capitales souvent très peu éclairées. Devant tant d'inconnues et de dangers, nous avons toujours prié. Or Dieu a pris soin de nous avec une telle fidélité que notre foi a vraiment été fortifiée.


9.1 Quelques exemples de la fidélité de Dieu

Le vol déplacé

Notre vol entre Nairobi et Kigali était la seule réservation pour ce long périple à la découverte d'AE en Afrique de l'Est. Ensuite nous allions nous déplacer en bus et en train, donc sans programme fixe.

Ce vol était réservé depuis plus de quatre mois et il y a tous les jours un avion pour Kigali. Or, un mois avant la date fixée, la compagnie nous a imposé le jour suivant sans aucun motif ! Nous avions le numéro de tél. d'Antoine Rutayisire et nous lui avions dit que nous passerions chez lui fin septembre. Pour le reste, l'inconnue était totale dans la mesure où il n'est pas recommandé à des blancs de prendre un taxi à Kigali.

A 6h du matin à l'aéroport de Nairobi, nous rencontrons Antoine qui avait dû se rendre dans cette capitale pour un seul jour alors qu'il était toute la semaine dans le Nord du Rwanda avec le Team d'AE. Arrivés à Kigali, non seulement nous n'avions plus de démarche à faire, mais nous avons pu aller avec lui à Ruhengeri pour ce temps si marquant.

L'arrivée à Mbeya en Tanzanie au nord du Malawi

Nous avons quitté Dar El Salam avec le fameux train Tazara construit à prix d'ivoire par les Chinois au temps de l'Apartheid en Afrique du Sud pour désenclaver la Zambie et le Zimbabwe.


Après plus de trente heures de train, nous sommes arrivés de nuit dans la grande ville de Mbeya totalement isolée au sud de la Tanzanie et au Nord du Malawi. De là, nous espérions trouver un bus pour descendre à Lilongwe, capitale du Malawi.

Une telle situation n'était pas sans risques et nous n'avions pas la moindre adresse à Mbeya. Or, deux heures avant notre arrivée, nous avons entendu parler le français dans le couloir. Il s'agissait de deux pasteurs du Congo. Ils nous ont confirmé que notre arrivée nocturne n'était pas sans risques et qu'ils étaient inquiets pour nous.

Peu de temps après, ils ont trouvé un compatriote, homme d'affaires, qui connaissait le chef de gare à Mbeya. Non seulement ces frères nous ont aidés à débarquer et surveillé tous nos bagages, mais ils ont chargé solennellement ce chef de nous accompagner dans un hôtel sûr et bon marché.

Arrivée à Lilongwe, capitale du Malawi

Après treize heures de bus et un passage de douane mémorable, car nous n'avions pas de visa, nous arrivions à nouveau en pleine nuit dans cette immense ville.

Une heure avant l'arrivée, lors d'un arrêt très bref, nous avons fait la connaissance d'un Rwandais qui émigrait avec son épouse. En fait, il travaillait à Lilongwe depuis une année et était retourné au pays chercher sa femme et sa petite fille. Inquiet de notre situation nocturne, il a voulu nous accompagner en taxi.
.
Il voulait laisser sa femme et la petite à la station de bus vraiment peu rassurante pour nous. Au retour, il voulait attendre le matin pour prendre un bus bon marché pour rentrer chez lui. La ville est si grande qu'il habitait à environ une heure de route. Cette noblesse nous a bouleversés. Bien entendu nous nous sommes entassés dans le taxi, qui a connu une panne d'une demi-heure dans un quartier bizarre. Ensuite, il les a conduits chez eux pour une somme modique pour nous, mais trop élevée pour eux.

A chaque déplacement, nous avons connu de tels secours mais aussi quelques frayeurs, surtout aux douanes que nous devions traverser à pied parfois sur plusieurs centaines de mètres. Nous avons été volés trois fois. Mon petit computer de traduction qui prononçait très bien l'anglais et deux fois des dollars pour environ Fr. 80, sans compter bien des " arnaques " qui nous faisaient courir le risque de soupçonner tout le monde. Finalement, nous retiendrons seulement les innombrables secours qui ont tant fortifié notre foi et nourri nos prières d'actions de grâce.


              Retour à Structure du rapport